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Interview de Paola Campos : Son concept de "Négoce Hybride", Germaine et Marcel : deux cuvées innovantes, éthiques et emblématiques qui matérialisent l’ADN de Meridiem

Interview de Paola Campos : Son concept de "Négoce Hybride", Germaine et Marcel : deux cuvées innovantes, éthiques et emblématiques qui matérialisent l’ADN de Meridiem

Maxime, comment avez-vous su que la combinaison de la tradition et de la modernité dans le domaine viticole était la voie que vous souhaitiez suivre?

Je ne sais pas si nous avons "su". Je crois surtout que nous avons décidé de mettre la liberté au coeur de notre aventure, et faire par Meridiem des vins qui nous ressemblent fondamentalement. Maxime et moi, Paola, ne sommes pas issus de familles de Vignerons. Nous avons donc la chance de pouvoir tout construire nous-mêmes. Meridiem était une page blanche. Nous avons donc choisi notre localité, nos profils de vin, et l'histoire que nous souhaitions écrire.
Nous avons suivi notre voie, imprégnés par nos valeurs, nos envies, notre parcours de vie professionnels et personnels.
Maxime et moi aimons le vin, sans fioriture, et sans les codes imposés à demi-mots par ce secteur. Nous sommes "jeunes", plutôt dynamiques. Nous sommes faits de nos années d'expatriation (Chine, États-Unis, Irlande, Espagne notamment). Mais nous sommes également faits de nos origines du Sud de la France dont nous sommes très fiers (d'où "Meridiem" signifiant le Sud en Latin).
Malgré le fait que nos histoires familiale ne soient pas marquées par le vin, nous sommes très attachés au passé du secteur que nous avons choisi d'intégrer. Et nous avons la volonté de rendre hommage aux vignerons de toutes les générations, comme les membres d'une grande famille de vignerons.

Pourriez-vous expliquer en détail comment les cuvées Germaine et Marcel matérialisent l'âme et l'ADN de Meridiem?

L'ADN de Meridiem repose sur notre volonté de mettre en lumière nos racines et notre belle Région Occitanie, à travers l'expression artistique que nous maîtrisons le mieux (la seule peut-être) : nos cuvées de vin.

Nous confectionnons cuvées locales, respectueuses de nos ressources, de notre terroir, et du travail des vignerons... tout cela sur un ton décomplexé.

Germaine et Marcel mettent en lumière les prénoms et les visages de vignerons et vigneronnes emblématiques du village de Villeveyrac, niché au coeur de l'Hérault, d'où est originaire Paola. La localité est au coeur de notre philosophie.

Les photos originales de Germaine et Marcel, prises dans les années 1930, nous ont été confiées par leurs enfants, et/ou leurs petits enfants, donnant lieu à des témoignages poignants, chargés de souvenirs. Par nos cuvées Germaine et Marcel, nous avons souhaité rendre hommage à ces vignerons, ainsi qu'à tous les autres, en leur donnant la place centrale qu'ils méritent.

Nous avons "re-donné" de la couleur à Germaine et Marcel pour symboliser le lien subtil qui unit la tradition et la modernité dans l'univers du vin. Nous avons également ajouté des objets très modernes (les lunettes de Germaine, le casque de Marcle) afin de réunir les générations passées, présentes et futures de vignerons sur nos visuels.

Quelle a été l'inspiration derrière la création du concept de négoce hybride et comment cela se traduit-il dans votre collaboration avec les vignerons locaux?

J'imagine qu'il serait de rigueur d'exposer le contexte dans lequel notre concept de Négoce Hybride a été imaginé.

Maxime et moi sommes amis depuis plus de 20 ans. Nous avons souvent rêvé, chacun de notre côté de pouvoir faire, un jour, notre propre vins, dans notre propre domaine. Notre rencontre nous aura donné l'impulsion de le faire, à deux !

Comme nous l'expliquions précédemment, n'étant pas issus de famille de vignerons, nous avions tout à construire : rassembler les fonds nécessaires au lancement de notre projet, créer un réseau, définir les styles de nos cuvées,... je m'arrêterai là tellement qu'il y avait de paramètres à considérer avant de nous lancer. Tout était à construire.

En 2013, nous avons pris la décision de nous expatrier en Chine pour exporter des vins du Languedoc, et bâtir un réseau commercial solide sur un marché en pleine croissance. Cependant, la COVID-19 nous a ramenés en France plus vite que prévu, en 2022, avant que nous ayons pu réunir les fonds nécessaires à la mise en place de notre projet originel.

C'est ce contretemps qui nous a conduit à imaginer, en 2023, le concept de Négoce Hybride, et qui nous a menés à la création de Meridiem, en step intermédiaire, avant la création de notre propre domaine. Nous continuons à développer notre réseau commercial sur l'ensemble des marchés export, et en France. Ce qui nous permet de continuer à rassembler les fonds nécessaires à la mise en place de notre domaine. Le tout en travaillant main dans la main avec des vignerons et des oenologues de confiances pour apprendre à leurs côtés.

Avec les vignerons, nous sélectionnons les parcelles qui nous sont, ensuite, dédiées. Nous les choisissons, idéalement, en fonction de leur orientation et de leur altitude. Nous apprenons, à leurs côtés, le travail de la vigne tout au long de l'année. Nous planifions les vendanges ensemble.

Maxime et moi définissons ensemble les profils de chacune de nos cuvées.
C'est ensuite que, communément avec les oenologues, nous établissons les cahiers des charges techniques de chacune d'entre elles. Avec les oenologues, nous créons, ensuite, nos propres assemblages. Nos cuvées sont conservées dans des cuves dédiées.

En ce qui concerne les visuels et les univers de nos gammes, Maxime et moi en gérons l'intégralité en interne.

Comment évaluez-vous l'importance du Languedoc en tant que région innovante pour le vin biologique et en quoi cela a-t-il influencé votre engagement envers la durabilité environnementale chez Meridiem?

Le vignoble du Languedoc est le plus étendu de France, et l'un des plus vastes du monde. Et, si je ne me trompe pas, le vignoble du Languedoc, associé au Roussillon représentent un peu plus de 30% du vignoble Bio Français, ce qui est déjà énorme.
Nous avons la chance d'avoir un climat favorable, une diversité de terroirs, et de cépages. Je crois que ce sont ces ingrédients qui ont fait du Languedoc un laboratoire d'expérimentation pour des approches respectueuses de l'environnement.
C'est, d'ailleurs, à Montpellier que se déroule chaque année le salon Millésime Bio qui attire des acteurs du secteur du vin venus du monde entier.
Je crois qu'on peut dire que le tournant que le Languedoc a pris ces dernières années pour passer une partie non négligeable de son vignoble en BIO était salutaire et représente un exemple fort pour le reste de la France et du monde.

Comme nous l'indiquions plus tôt, nous, Meridiem, avons décidé de placer la liberté au centre de notre aventure, avant de se fier aux codes et aux tendances du secteur. Malgré tout, il est évident que nous sommes inspirés par la dynamique de l'engagement du Languedoc. Je crois pouvoir dire que nous aurions fait le choix de favoriser une approche durable et éco-responsable même si nous n'étions pas au coeur d'un vignoble profondément ancré dans la volonté de changer les choses. Mais, nous ne le saurons jamais puisque nous sommes au coeur de cette région engagée. Ceci nous facilite la donne car il est plus simple pour nous de rencontrer des vignerons qui ont les mêmes aspirations que nous que si nous étions au coeur d'une région moins engagée.

En visant 90% de votre distribution à l'exportation, quels défis rencontrez-vous pour pénétrer les marchés asiatiques et américains et comment comptez-vous les relever?

Pour être tout à fait honnêtes, nous n'avons pas volontairement oeuvré à ce que l'export représente 90% de notre distribution. Nos parcours professionnels et nos diverses expatriations (mentionnés précédemment) ont fait de nous des "enfants de l'export". C'est dans la mise en place de ces partenariats que nous nous sentons le plus à l'aise. C'est également là que nous avons le plus grand réseau. C'est donc, tout naturellement, à l'export qu'au lancement de Meridiem, nous avons réussi à engager le plus de ventes.

Notre volonté profonde pour 2025 est de commencer à donner plus de place à la distribution sur notre marché domestique, la France. Mais, pour être totalement transparents, nous manquons d'expérience, et de réseau pour être performants en France. Nous sommes représentés, depuis récemment, auprès des différentes enseignes de la Grande Distribution Française par un contact de confiance. Nous cherchons activement à être entourés d'acteur influents de confiance sur les segments des Cafés, Hôtels, Restaurants, Cavistes et vente en ligne en France.
Nos cuvées sont travaillées avec soin, reconnues et notées par divers dégustateurs, magazines, et médias de renommées internationales, telles que le Guide Hachette, Bettane & Desseauve, WineEnthusiast, International Wine Report, Yves BECK, VertDeVin... Nos offres sont attractives. Nous avons des stocks tampons nous permettant d'être réactifs et flexibles dans nos livraisons. Nous essayons de nous donner les moyens de faire mieux sur le marché Français, accompagnés de personnes de confiance.

Comment les méthodes de production de vin innovantes que vous adoptez respectent-elles à la fois le terroir local et les attentes d'une clientèle internationale exigeante?

Tout d'abord, selon nous, il n'est pas incompatible de respecter le terroir tout en utilisant des méthodes de production moderne. Au contraire ! Dans notre processus d'embouteillage, nous considérons les ressources naturelles, telles que l'énergie et l'eau, en sollicitant les services d'un site d'embouteillage certifié IFS (certification de qualité) très moderne, et capable d'embouteiller des volumes conséquents destinés à notre clientèle internationale, et nationale.
Nous avons la chance d'être en plein coeur du Languedoc, un très vaste vignoble, comme mentionné plus tôt. Nous sommes donc entourés de vignes, et de vignerons, souvent enclins à développer de nouveaux marchés. Et, engagés dans une démarche durable et éco-responsable pour plus de 30% d'entre eux.
Nous avons pris le parti de développer des profils de vin qui nous ressemblent et qui nous plaisent, bien entendu, mais qui soient également facile à décliner, afin de pouvoir reproduire nos profils auprès de nos divers vignerons de confiance dans le cas où nos besoins en volumes deviennent très conséquents.
Nous avons également pris le parti de nous entourer de vignerons engagés, comme vous l'aurez compris.
Nous nous efforçons également d'utiliser des bouteilles légères, et des papiers recyclés pour nos étiquettes, nos cartons et nos intercalaires afin de minimiser au mieux notre impact environnemental.

À l'avenir, comment envisagez-vous l'évolution de Meridiem et quelle serait l'importance de posséder votre propre vignoble dans cette vision?

Comme indiqué précédemment, notre projet originel est de faire l'acquisition de notre propre Domaine. Meridiem avait, initialement, vocation à être uniquement une première étape vers notre but ultime : façonner notre propre Domaine.
Finalement, Meridiem est devenue une aventure à part entière, non plus une étape. Nous nous épanouissons beaucoup dans cette approche du vin et ce concept Hybride tel que nous l'avons imaginé.
Nous avons, toutefois, hâte de pouvoir compléter notre aventure en entreprenant notre prochaine étape : notre Domaine. Notre nouveau but ultime étant de mener de front les deux approches en parallèle : notre Négoce Hybride et notre Domaine.

L'acquisition de notre propre Domaine est, bien entendu, motivée par notre envie de créer l'exploitation et la propriété qui nous ressemble. Mais également par une envie forte de développer une activité oenotouristique destinée à accueillir nos partenaires, importateurs et distributeurs des 4 coins du monde. Et toutes personnes pouvant être intéressée par notre belle région, les précieux flacons qu'elle peut offrir, et par notre approche singulière du vin. L'oenotourisme raisonne en nous comme une évidence. Pour rappel, Meridiem porte dans son ADN la profonde envie de donner de l'accessibilité et de la visibilité à notre belle Région Occitanie...

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